14.6.12

L'empathie jusqu'où?


Comme infirmière, l'empathie a toujours été un problème pour moi, jusqu'à me nier totalement, et je travaille beaucoup sur ce point... L'équilibre entre l'empathie et le respect de soi...

Vous cherchez ce qu'est l'empathie,  par rapport à l'indifférence vous aussi ?

En ce qui me concerne, j'ai toujours trouvé trop de circontances atténuantes aux autres, en me niant complètement jusqu'à me faire abuser dans la vie par un manipulateur pervers narcissique...

Je faisais totalement abstraction de mes propres responsabilités dans cet état de fait (par rapport à mes limites, mes souffrances et ma sécurité) pour l'autre et je faisais en même temps abstraction des responsabilités de l'autre face à moi...

Aveuglée par ma capacité d'empathie, j'étais dans l'illusion d'aider l'autre... Pauvre de moi, j'y ai brûler mes plumes, LOL...

Je dois rendre à l'autre sa propre dignité d'humain en le laissant face à ses responsabilités humaines  Je réalise que je suis responsable de lui avoir ôté son humanité et de m'être leurrée sur la mienne ...


Voici un texte qui me conforte sur mes ressentis.

L’empathie développe-t-elle la responsabilité?
TRANSMIS PAR ARCTURIUS LE 14 - JUIN - 2012





On parle beaucoup ces jours-ci de l’absence d’empathie chez certaines personnes, telles Guy Turcotte et Magnotta, pour ne nommer que celles-ci.

Il est fondamental de se demander : Est-ce que l’empathie engendre la responsabilité? Quand on se met à la place d’une autre personne, on finit par voir les choses différemment puisque l’empathie consiste à tenter de comprendre le point de vue de l’autre et ses motivations profondes, sans préjugés. De ce fait, il y a une conscience qui se lève en soi éclairant ce qui appartient à chaque personne, à commencer par soi-même. Il me semble que l’empathie incline à moins jeter la responsabilité et le blâme sur les autres, mais plutôt à prendre en soi le chemin de la prise de responsabilité en comprenant que, finalement, tout se joue à l’intérieur de soi-même, même scénario chez les autres. Ou dans la tête, si on préfère.

L’absence d’empathie

En réfléchissant, on peut en déduire que l’absence d’empathie pourrait être l’incapacité de se mettre à la place de l’autre. Cela est possible, n’est-ce pas? Ce serait même notre tendance première. Trouver un coupable à l’extérieur, le marché économique, les autres, leur attitude, et ceci ne finit plus.

L’absence d’empathie génère une insensibilité face aux autres.

Chez des personnes dénuées d’empathie, même après avoir commis des crimes ou des actes qui échappent au bon sens, cette attitude révèle que leur conscience est cadenassée dans une perception de leur moi qui prend toute la place. Les autres existent par extension, ils sont comme des objets. Ce qui leur arrive n’est pas vraiment important. C’est ce que ces personnes vivent elles-mêmes qui importe!

Lorsqu’un spécialiste affirme qu’une personne est dérangée dans son mental, qu’elle n’est pas dans la réalité – soit sous l’emprise de drogues ou d’émotions qu’elle ne peut gérer, ou d’une déficience du cerveau – que peut-on faire? Il me semble que ce n’est pas une raison pour la laisser vivre une vie sociale comme si elle était responsable.

On pourra prétexter que les psychopathes ou personnes reconnues non responsables de leurs crimes sous l’emprise d’une autre réalité ne sont pas en soi responsables de leurs actes. Peut-être juridiquement.

Humainement, c’est différent. La société se doit de protéger les intérêts de l’ensemble.

Si la personne non empathique n’assume pas les conséquences de ses actes, elle n’aura aucune chance d’évoluer.

Cette situation me fait penser à des enfants-rois trop gâtés. Sans doute que dans notre société moderne, la vertu de la responsabilité tend vers la mollesse.

Si un enfant arrache les fleurs du jardin du voisin parce qu’il n’en aime pas la couleur, doit-on faire semblant que ce n’est pas grave? Il ne faut pas laisser passer, il faut souligner l’impact du geste sur autrui. Ouvrir la conscience. Demander réparation.

Les adultes considérés malades et non responsables de leurs actes – incapables de ressentir le remords et le chagrin qu’ils ont causé à d’autres – devraient être gardés en retrait. Et soignés. Si la maladie ne se soigne pas, il ne faut pas les retourner à la société. Peut-être serait-il bon de les mettre en action, par exemple, les faire participer à des travaux collectifs, les envoyer dans le Grand Nord, les faire travailler de leurs mains, que sais-je?

Notre justice est devenue tellement élastique! Si la personne qui découpe une autre personne en morceaux est graciée au bout d’une année ou deux, celle qui tue avec un revolver devrait être considérée comme magnanime puisqu’elle n’a pas torturé sa victime!

Il ne s’agit pas de condamner l’autre et de l’étiqueter. Il s’agit de grandir et de guérir. Une personne contagieuse dans un hôpital sera mise en quarantaine pour protéger les autres patients. C’est logique.

La même logique s’applique aux personnes dont les actes mettent la société en danger.

Carolle Anne Dessureault


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